Ecriture créative

Il y a toujours pour nous, une place dans ce bar lounge,

De l’opéra Garnier, aile gauche du restaurant.

L’atelier d’écriture s’y tient tous les jeudis,

Listes, poèmes ou contes, fictions, dialogues ou bio,

Ici les récits flottent et les mots tourbillonnent,

Dans les murs ils s’inscrivent et se gravent à jamais.

Quand le silence est fait, et le rythme lancé,

Nous sommes tout à coup, grandement inspirés,

Car le lieu nous permet, toutes les libertés :

Aventure, fantastique, sentimental, polar,

Métaphores, descriptions, tout est autorisé.

Je rêve que les serveurs, un beau soir nous oublient,

Et que l’on se retrouve, seuls dans ce lieu magique.

Les portes une fois fermées, l’endroit clos et bouclé,

Nous restons enivrés, et prêts à l’explorer.

Nous trouvons un passage, secret et bien caché,

Qui nous mène tout droit, au cœur de l’opéra.

Nous déambulons gais, dans les dédales de salles,

De couloirs, de boudoirs, de cachettes et de halls.

Nous nous perdons parfois, au détour d’un passage,

Pour mieux nous retrouver, près du grand escalier.

Nous rions, nous chantons, nous dansons et courrons,

Comme de grands enfants, avides d’amusement,

Puis demeurons figés, par la beauté du lieu.

Muets où volubiles, nous sommes époustouflés,

Pris dans le tourbillon de ce lieu merveilleux.

Nous montons l’escalier, beau et majestueux.

Certains prennent l’aile droite, et les autres la gauche.

Puis nous nous rejoignons à la salle des spectacles.

La scène et les balcons, les allées de sièges rouges,

Teintés de milles histoires, nous invitent à entrer.

Nous sommes seuls au monde, complètement subjugués,

Nous restons extasiés, comme paralysés.

Devant tant de beauté, nos cœurs sont serrés,

Sommes-nous en plein rêve, sommes-nous éveillés ?

Certains veulent s’assoir et d’autres s’amuser,

A faire des faux spectacles, à produire des ballets.

A jouer la comédie, à chanter à tue tête.

Pour de vrai, pour de faux, sérieusement ou pour rire,

Chacun sa liberté et chacun ses envies.

Nous restons toute le nuit, envoutés et charmés,

Mais arrive le fantôme qui n’est pas notre ami.

Il nous hante, nous fait peur, et nous chasse de ce lieu,

Que nous lui avons pris, sans avoir son accord.

© Texte : Barbara Croft